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18/01/2010

Femme de ménage


L'eau s'écoule dans l'évier. Je ne pense pas à grand-chose. Je suis debout, en mode automatique, à faire cette vaisselle. La télévision en fond sonore, je n'écoute pas, mais le bruit fait une présence.

La lettre est toujours sur la table. Je l'ai lu, mais elle n'est pas réelle encore, pas vraiment.

Tu apparais au milieu des bulles de savon, un visage tranquille, calme, indifférent presque.

Je ne te verrais plus que là désormais.

Et puis ce ménage à faire, ça demande du temps, de la concentration...Ramasser les vêtements, les objets cassés, les coussins crevés.

Ta valise est là, ouverte, il faut que je range tes affaires. Bien propre et repassé, tout sera bien rangé.

Le plus difficile à nettoyer ce sera le sang. Il y en a partout. Je ne pensais pas qu'il pouvait y en avoir autant qui se déverse. Et ton visage, ton visage n'est plus serein. Tu a l'air triste et déçu, un peu étonné.

Je m'essuie les mains, et ensuite je verrais par quoi commencer. Je crois que tu es triste dans le fond. Peut-être te rends-tu compte à quel point je t'aimais : c'est toi qui m'a déçu. Pouvais-je faire autre chose que tirer ? Comment aurais-tu compris mon attachement à toi, mon besoin de toi.

Tu penses que je fais des déclarations inconsistantes ? Que ce ne sont que des mots ? Non, je ne pouvais vivre sans toi, et vivre sans toi à quoi ça sert ?

Toi, tu n'aurais pas supporté si mes mots n'avaient été que des mots. Tu le vois maintenant que je ne voulais que toi. C'est logique, je te le prouve. Mais tu es mort triste et déçu.

Dans le fond tu ne comprends jamais rien.

 

13:38 Écrit par Océane dans Récit | Lien permanent | Commentaires (4) | |  Facebook |

15/01/2010

Roman de gare

 

J'ai le cœur en compote, écrasé, ou déchiré, je ne sais plus, recousu et puis non encore arraché et te voilà parti.

Alors je suis insupportable et tu ne me supportes plus, mais moi comment je vais supporter de vivre sans toi ?

Je ne suis qu'une pauvre idiote de 16 ans, bientôt 30 ans qui continue de fantasmer sa future vie d'adulte dans le RER B, changement à Châtelet les halles, RER A direction La Défense.

Comment voulez vous que je sois raisonnable, que je réfléchisse à la vie, la réalité et mes impôts, et mon ambition professionnelle, je n'ai pas le temps, je courre sans cesse d'un couloir à l'autre, et puis je m'arrête essoufflée, le temps de penser à rien qu'à mon tram, arrêt parc de st Cloud. Et puis je cours encore, et je m'arrête essoufflée le temps d'attendre pour être en retard quand même : et puis me faire engueuler et avoir une raison de plus de haïr cet idiot, qui se croit manager, et qui n'est que garde chiourme, spécialiste es Excel du tableau qui sert à rien qu'à montrer qui est plus en retard que toi, qui travaille plus que toi pour gagner une raison supplémentaire de travailler .

Moi je m'en fous, j'ai le cœur déchiré, pourtant j'ai fait gaffe à tout bien recoller la dernière fois, comme il dit Voulzy, de la colle pour tu partes jamais, et t'es partis. Je t'ai dit des mots bleus, mais c'est ton amour pour moi qui s'est démodé, et tu me dis que les mots ne sont rien, et moi je te dis que les mots sont tout. Je le sais, je l'ai lu dans Belle du Seigneur, mais toi tu es passé direct à la case déception sans trop te perdre dans mon adoration.

Je m'arrête et je cours et j'arrive essoufflée à la porte, mon passe ouvre la porte de l'Enfer ; non j'rigole, c'est juste le purgatoire, l'Enfer c'est pas aussi ringard que ces bureaux d'assurance, open space qui te ligote aux autres.

Je rêve de fantaisie, de princesse Aurore, de lutins et de dragons, des elfes bondissants (quoi ça bondit pas des Elfes ?) des elfes aux chapeaux verts, aux oreilles pointus, avec des grands yeux ouvert de Manga, des yeux à faire pleurer les vôtre ; si brillant, tellement plein de promesse, les yeux que je voudrais à la place des miens. Je rêve et je suis cette princesse, une pluie d'étoile sur moi, et toi qui viens me sauver de la médiocrité du monde.

Rien ne se passe. Le train est là.

 

 

21:29 Écrit par Océane dans Récit | Lien permanent | Commentaires (4) | |  Facebook |