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24/06/2011

Cacopédie

J’ai retrouvé mes nuits. En totalité. Le tunnel sombre et vide. La nuit passée à t’attendre. Les yeux secs et le cœur froid. Je sais parfaitement détruire ce qui me comble. Je sais parfaitement regarder ma main détruire le château de carte de ma vie.  Ce n’est que l’anticipation, je sais voir plus loin que cet instant de rire et d’amour avec toi.  Je sais que rien ne m’appartient pour longtemps.  La perte est comprise dans le cadeau.

Je t’inscris dans ma vie, dans les petits détails les plus insignifiants, les plus importants.  Tu es un carnet bleu marine, rempli de tes mots, de ton amour. Tu es un carnet orange, où se lisent mes caprices les plus enfantins. Tu es un carnet jaune, où se cache le désir le plus fort qui nous réunit. Tu écris chaque ligne de ma vie, comme le plus beau des présages. Un présent pour durer. 

Je n’ai peur que d’une chose : que ça cesse, que ça change. Je te jette des sorts de loin.  Je te cajole et te charme. Ma voix se fait évocatrice, conspiratrice, fantasque ou fragile : je suis toutes celles que tu pourrais aimer.  Je t’ensorcèle et te charme pour ne pas perdre ma raison.  Et quand je crois t’avoir enfin, quand je crois être le centre de ta vie, je me rappelle que tu n’es pas homme à te laisser prendre. Même en photo.

J’ai retrouvé mes nuits, peuplées de mots. J’ai repris mes carnets et je note chaque instant avant qu’il ne s’efface. Ma mémoire me jouera des tours quand tu seras parti. En un froissement d’humeur, je sens que tu peux disparaître, t’évanouir comme la fumée, impalpable…

Je n’aime que les débuts, qu’ils durent toujours, comme nos amours, idéalisés… Je voudrais être encore N. pour toi, un début intrigant et prometteur. Tu te rappelles André Breton ? «« Nadja, parce qu’en russe c’est le commencement du mot espérance, et parce que ce n’en est que le commencement. » 

Je veux être le commencement de ta vie, comme tu as été le mien. Rien n’existe avant ça.

Seras-tu autre chose que des mots alignés dans des carnets de toutes les couleurs ?

10:04 Écrit par Océane dans Récit | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook |