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15/01/2010

Roman de gare

 

J'ai le cœur en compote, écrasé, ou déchiré, je ne sais plus, recousu et puis non encore arraché et te voilà parti.

Alors je suis insupportable et tu ne me supportes plus, mais moi comment je vais supporter de vivre sans toi ?

Je ne suis qu'une pauvre idiote de 16 ans, bientôt 30 ans qui continue de fantasmer sa future vie d'adulte dans le RER B, changement à Châtelet les halles, RER A direction La Défense.

Comment voulez vous que je sois raisonnable, que je réfléchisse à la vie, la réalité et mes impôts, et mon ambition professionnelle, je n'ai pas le temps, je courre sans cesse d'un couloir à l'autre, et puis je m'arrête essoufflée, le temps de penser à rien qu'à mon tram, arrêt parc de st Cloud. Et puis je cours encore, et je m'arrête essoufflée le temps d'attendre pour être en retard quand même : et puis me faire engueuler et avoir une raison de plus de haïr cet idiot, qui se croit manager, et qui n'est que garde chiourme, spécialiste es Excel du tableau qui sert à rien qu'à montrer qui est plus en retard que toi, qui travaille plus que toi pour gagner une raison supplémentaire de travailler .

Moi je m'en fous, j'ai le cœur déchiré, pourtant j'ai fait gaffe à tout bien recoller la dernière fois, comme il dit Voulzy, de la colle pour tu partes jamais, et t'es partis. Je t'ai dit des mots bleus, mais c'est ton amour pour moi qui s'est démodé, et tu me dis que les mots ne sont rien, et moi je te dis que les mots sont tout. Je le sais, je l'ai lu dans Belle du Seigneur, mais toi tu es passé direct à la case déception sans trop te perdre dans mon adoration.

Je m'arrête et je cours et j'arrive essoufflée à la porte, mon passe ouvre la porte de l'Enfer ; non j'rigole, c'est juste le purgatoire, l'Enfer c'est pas aussi ringard que ces bureaux d'assurance, open space qui te ligote aux autres.

Je rêve de fantaisie, de princesse Aurore, de lutins et de dragons, des elfes bondissants (quoi ça bondit pas des Elfes ?) des elfes aux chapeaux verts, aux oreilles pointus, avec des grands yeux ouvert de Manga, des yeux à faire pleurer les vôtre ; si brillant, tellement plein de promesse, les yeux que je voudrais à la place des miens. Je rêve et je suis cette princesse, une pluie d'étoile sur moi, et toi qui viens me sauver de la médiocrité du monde.

Rien ne se passe. Le train est là.

 

 

21:29 Écrit par Océane dans Récit | Lien permanent | Commentaires (4) | |  Facebook |

Commentaires

Bonsoir.
Je crois, de plus en plus fort, qu'il faut se sauver seuls de la médiocrité...
Je reviendrai.
Bonne continuation.

P.S.- J'ai hâte de voir le film "Bright Star".

Écrit par : Dana | 15/01/2010

Merci Dana pour ce premier commentaire ! Ce film est une perle, tu vas aimer certainement !
Au plaisir :)

Écrit par : Ellénore | 15/01/2010

Waouh... difficile de dire à quel point j'aime tes textes.

Écrit par : Mona | 21/01/2010

Et toi tu me manques...

Écrit par : Océane | 15/04/2011

Les commentaires sont fermés.