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08/04/2010

Au réveil

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Tu vas te réveiller d'un instant à l'autre, en attendant je te regarde dormir.

J'aime ces matins dès avant l'aube. Je peux t'observer sans que tu le saches, ou alors tu n'en montre rien.

Je me pose toujours la question de ton mystère. Qui es-tu ? Tu ne me le dit pas. Je connais ton nom, ton prénom, ton adresse, je dors presque chaque soir auprès de toi. Nous parlons de tout, de rien, d'art de philosophie et de chansons sucrées. Tu te moques de mon goût pour les mièvreries, pour les objets délicats et fragiles. Tu t'amuses d'un rien, de mes gestes maladroits ou d'une bouderie passagère. Mais je ne sais rien de toi, tellement tu es transparent : est-ce possible qu'un homme ne soit que ce qu'il dit être ?

Je te regarde dormir et j'essaie de deviner tes pensées, tes envies.

Tu semble parfois perdu dans un gouffre sans fond, mais toujours un sourire narquois vers moi. Je te sauve dis-tu. Mais de quoi ?

Tu ne dis jamais rien de grave ; n'y avait rien avant nous qu'une vie simple et compliquée, la vie. Et tu t'amuses d'un rien, de me voir trébucher sur une allitération à la lecture, de mes envies sans cesse changeante. Tu t'amuses de ce que je t'épuise.

Cela te sauve me dis-tu, mais de quoi ?

J'aime faire l'enfant avec toi, te chercher noise pour voir ce qui te peine et te chagrine, car je ne sais rien de toi. Mais jamais tu ne te découvres, au contraire, tu nous enveloppes d'un immense manteau d'indulgence, et tu pardonnes, tu ne veux voir que le bon chez moi, quand je cherche indéfiniment ce qu'il y aurait de sombre en toi.

Pourquoi ne pas se satisfaire de cette tranquillité, de ces amusements et de l'attraction fatale qui nous lie ? Je te veux tout à moi tu dis que tu l'es que tu es une faible proie entre mes mains, pourtant je sens cette cage encore qui te protège, mais de quoi ? Tu ne le dis jamais.

Je te regarde dormir et j'ai peur de n'être qu'une diversion à ta vie profonde. Une diversion aimée, choyée, peut-être même pour le reste de ma vie, mais une diversion.

Je te regarde et je t'aime parce que tu ne me dis pas tout. Je t'aime pour ce mystère qui n'en n'est peut-être pas un.

Qui sait ?

 

06:05 Écrit par Océane dans Récit | Lien permanent | Commentaires (3) | |  Facebook |